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FOLIE DES GRANDEURS

     Sur la guerre du Vietnam, Sihanouk avoue avoir soutenu les Vietcong dans leur "guerre contre l'impérialisme américain" ¹. Quant à la guerre du Cambodge, le prince la rejette sur Lon Nol mais reconnaît l'avoir faite après que Pham Van Dong et Zhou Enlai lui avaient assuré de leurs appuis. En passant, l'ex-roi du Cambodge accuse les Cambodgiens canadiens Than, Dara et Voraine -qui lui ont posé des questions- d'être des partisans de Son Sann, non sans rappeler son mérite à ces anciens sujets qui ont l'âge de ses enfants:
     - Qui a construit des universités pour vous?
     Quand on dénonce la corruption de son entourage et la répression de sa police secrète pendant son règne, Monseigneur-Papa joue au commis-greffier:
     - Pouvez-vous avancer des preuves?
     Ensuite l'ex-démagogue, l'ex-président des Khmers rouges s'emporte de plus en plus:
     - Ce n'est pas à vous de me juger! C'est à l'histoire de me juger!
     ...
     - Vous n'avez qu'à voter contre moi!
     ...
     - Le peuple me donnera raison!
     À la fin de l'émission, après le souhait de bon voyage de Pierre Nadeau, Sihanouk déclare soudain:
     "J'en ai assez! C'est fini! Je mets fin à toute ma tournée!"

     Se tournant vers Yèm Say, Mario dit en secouant la tête:
     - Il est fou, ton prince! On lui a seulement posé des questions!
     - N'est-ce pas? approuve le Cambodgien. Si cette scène se déroule à Phnom Penh, on aura déjà emmené les trois Khmers et les fait disparaître!
     - Sur l'ordre du prince? interroge Sylvie.
     - Même pas! Sur l'initiative personnelle des courtisans! Ces lécheurs professionnels font tout pour s'attirer les faveurs du monarque. C'était de cette façon que fonctionnaient la politique et l'administration dans le royaume!

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¹ Selon un ex-officier supérieur du 2e Bureau des FARK (Forces armées royales khmères), Nguyen Huu Tho, le président du Front vietcong, dormait à maintes reprises dans le damnakk (résidence) de la princesse Rasmi Sobhana, plus connue sous le sobriquet de Samdech ê Tbông, la tante paternelle de Sihanouk. De son côté, Monique Sihanouk avait reçu des millions de riels du Vietcong pour persuader son mari de ne pas écouter le général Lon Nol et son état-major sur les abus des troupes de Tho sur le sol khmer.