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FOLIE DES GRANDEURS

CHAPITRE VINGT-TROIS

     Nous sommes maintenant à Fort Leavenworth, Kansas, où se trouve le Collège de commandement et d'état-major de l'Armée des États-Unis, formant des officiers supérieurs de l'armée de terre de la plus redoutable puissance militaire au monde. Et aussi ceux des pays amis des USA. Ancien élève de ce Collège, le général U. et son épouse reçoivent la visiteuse du Canada.
     - Si nous sommes ici, affirme Madame U., c'est parce que nos amis américains ont voulu protéger mon mari. Son succès dans l'opération Pich Nil a entraîné des jalousies dans l'entourage immédiat du maréchal. Les généraux incapables ¹ et jaloux ont acheté des hommes de la division. Une nuit, en pleine opération, ces derniers se déguisaient en Khmers rouges et attaquaient le quartier général où dormaient mon mari et les gardes du corps. Sans l'amitié et le savoir-faire de ces fidèles, mon mari serait déjà mort.
     - Quelle était cette opération Pich Nil? demande Monty.
     - La route nationale N° 4 était coupée entre Pich Nil et le port de Kampong Som, explique le général en traçant un schéma sur un papier. Ma division devait rouvrir cette route. Au lieu de simplement descendre la route et la rouvrir, je prenais une autre direction et fonçais droit sur le q.g. khmer rouge et je les ai mis en déroute!
     Avant de lui faire des adieux, le général U. montre à Monty la photo de sa promotion: une centaine de soldats avec leur nom et leur grade. Ce ne sont là que Col., Maj., Lt.-Col., B.G..
     - B.G.? questionne Monty, peu familière avec les grades anglo-saxons.
     - Brigadier General!

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¹ Aux visiteurs étrangers de marque, notamment américains, un chef d'état-major général des FANK (Forces armées nationales khmères) présentait toujours ses généraux en les qualifiant de... héros.