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Comment reconstruire
le Cambodge... et le Canada

© Copyright 1996         

FOLIE DES GRANDEURS

     - Donc, en donnant à la population d'une province le droit d'élire son gouverneur ou son gouvernement provincial, on fera d'une pierre deux coups: la vie politique descendra plus près des citoyens et concernera plus de monde pendant que la corruption, elle, sera sérieusement handicapée.
     Sur ce, l'érarque remarque:
     - Mais qui dit plus de gouvernements dit plus de ministères. Donc des problèmes de juridiction, de compétence, d'empiétement, de double emploi, de gaspillage...
     - Il suffit de définir judicieusement les attributions! Si les affaires étrangères et la défense nationale reviennent naturellement au gouvernement national, l'agriculture de Battambang ne regarde que Battambang! Mais l'aménagement hydro-électrique de la rivière Sé San concerne les gouvernements de Stung Trèng et de Ratanakiri.
     - Et qu'est-ce qu'on fait de la ville de Phnom Penh? Et des autres agglomérations urbaines?
     - Bonne question!
     Monty complimente l'ex-fonctionnaire et continue son exposé:
     - Les politiques nationales et provinciales sont des choses à long et à moyen termes. Il faut que les citoyens puissent aussi participer au court terme, à la vie politique quotidienne, d'où un troisième niveau de gouvernement: les gouvernements municipaux.
     - Trois niveaux de gouvernements! s'exclame Say. On élira donc le président ou le premier ministre, les gouverneurs de province et les maires!
     - Plus les chauvay srok ¹ pour les milieux ruraux! complète Monty. La vie campagnarde ne ressemble pas à la vie urbaine et a aussi besoin de dirigeants locaux!
     - Fantastique! Je peux dès maintenant voir ce qui se passera dans la tête du citoyen cambodgien une fois nanti de tous ces pouvoirs. Enfin... si jamais il en sera nanti. Non seulement il remplace périodiquement l'équipe lointaine dormant à la capitale, mais il peut aussi renvoyer le gars tout près qui n'est pas fichu d'entretenir la rue devant sa maison, ou limoger le type qui n'est pas capable de creuser un puits communautaire pour son village! Oui. Je crois que c'est ça le moyen d'émanciper la population: ne plus la traiter en administrée mais en électrice! De l'autre côté les décideurs doivent être des élus, des politiciens, non plus des fonctionnaires prisonniers de leur échelle hiérarchique!
     - Bravo! Et au niveau national? qu'est-ce qui te séduit le plus? Un régime présidentiel ou un régime parlementaire?
     - Oh! Pour moi c'est pas difficile de choisir, il suffit de procéder par élimination! Le roi ou le chef de l'État à parti unique ce n'est qu'une dictature. Le président de la République, même avec trois partis politiques, c'est encore un homme seul. Ne méritent même pas d'être mentionnés le præsidium et le politburo à la bolchévique. Alors il reste le régime parlementaire!
     Monty pose une autre question:
     - Supposons que t'es politicien et que tu perds aux élections. Acceptes-tu d'être dans l'opposition?
     - Évidemment! Mais parlons-en de l'opposition! Avant, c'était une notion méconnue, inacceptable. L'opposition au Sangkum de Norodom Sihanouk voulait dire la prison ou le peloton d'exécution, à moins qu'on ne choisisse la jungle ou la clandestinité. L'opposition au parti de Lon Nol était juste tolérée. Quant à Pol Pot...
     - Alors pour le futur Cambodge, officialisons l'opposition! Car elle est nécessaire. Qu'elle devienne une institution étatique préconisée dans la Constitution!

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¹ Chef de district.
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